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Exposition de Marion Bouvarel

MARION BOUVAREL, ENTRE THEATRE ET PEINTURE.

Nous pourrons applaudir Marion Bouvarel, de l’ Agit Théâtre, invitée d’honneur au premier festival de théâtre des Pradettes, les 27, 28 et 29 avril prochains.
Marion travaille en tant que comédienne dans ce théâtre itinérant qui, depuis 1990, plante son chapiteau dans divers quartiers de Toulouse.

Marion est également peintre et Folles Saisons organise, du 20 mars au 30 avril une exposition de ses dernières oeuvres.

—Marion, vous avez peint beaucoup d’affiches de l’Agit théâtre.Ce sont des acryliques, aux couleurs éclatantes. Pouvez-vous nous parler de votre technique ?

La technique de l’affiche est particulière. Il faut, bien sûr, attirer l’oeil et donner les renseignements indispensables.
C’est à la fois une peinture d’illustration et d’information. Je m’occupe de la "charte graphique "de la compagnie de théâtre l’Agit, c’est à dire de tous les visuels , affiches, écritures et dessins de la communication de la compagnie.
J’utilise, effectivement l’acrylique et l’encre de chine . Ayant peu de formation, une année de beaux arts à Toulouse, je ne sais pas faire grand chose d’autre... Le temps a passé , je peins encore...
Je peins aussi beaucoup d’aquarelles. Je suis sensible à la couleur, aux couleurs et j’aime charger mes aquarelles de pigments pour éviter les teintes trop diluées.
Je dessine, à l’encre, en lignes continues, de petits sujets. Des animaux, des bonhommes... J’inscris aussi des textes. En tout petit.
Bien sûr, c’est une démarche très différente de celle de l’affiche. En fait, je raconte des histoires. Ma peinture est narrative.
Je ne suis pas coupée du monde,même dans cette activité solitaire, grâce au théâtre.

—Etes-vous influencée par les événements contemporains ?

- Nous le sommes tous. Mais cette exposition, intitulée : "dessins instagramisés de l’hiver" est peut-être plus sur l’intime. Il y a un ou deux dessins parlant des migrants ou de révolte ...Qu’on le sache ou non, nous sommes tous habités par ces injustices contemporaines.

—Comment pourriez-vous expliquer votre démarche de comédienne et celle de peintre ?

La peinture me protège et je cherche, de manière bien présomptueuse, à protéger grâce à elle.
Je peins toujours en pensant à quelqu’un. Pour moi, ce sont des icônes.Je cherche un rapport avec le sacré, dans ma peinture. Un sacré païen. Il ne s’agit pas de religion mais un peu de talismans.
Quand je joue, je dédie toujours la représentation à un vivant et à un mort.
La peinture, comme le théâtre, permet de partager des émotions, et même d’appréhender la simple étrangeté de vivre

— Ce sont pourtant des activités différentes, quasi opposées. L’une dans la lumière où le corps est mis en avant et en danger, l’autre dans l’intimité d’une pièce.
Quelle est votre préparation physique avant ces deux modes d’expression ?

Elles sont complémentaires. Je m’imagine mal sans peindre et sans jouer..
Par contre, je n’ai jamais vécu, financièrement parlant, de la peinture. Pour moi, c’est une façon de centrer mon regard sur les choses. La peinture me simplifie la vie.
Je peux partir d’une idée ou, au contraire, trouver un titre après avoir peint.
Le théâtre est différent, cela exige de la concentration, de l’écoute réciproque avec les partenaires. J’ai un statut d’intermittente du spectacle.

—Vous avez été au centre du film Les Ogres, réalisé par votre fille Léa Fehner. Que vous a apporté cette nouvelle aventure ?

Le travail de comédienne de cinéma est beaucoup plus en retenu. On ne s’exprime pas de la même façon que lorsqu’on est sur une scène.
Cela nous a permis, à François Fehner, Léa et moi-même, de mieux comprendre notre vécu commun. Ça a été une expérience intense et fabuleuse.

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